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L'Histoire de la société

La section Vevey-Sentinelle existe depuis plus d’un siècle et elle a accumulé quelques histoires …

Le commencement

Comme les gens heureux, elle est presque sans histoire. En essayant d’en relever les points saillants, on est frappé de l’esprit de continuité qui l’anime. La Sentinelle ne connaît, au contraire de trop d’associations, aucune de ces crises qui mette son existence en péril. Par un recrutement normal, son effectif se maintient sans cesse au même niveau 25 à 45 membres, travaillant de gaieté de cœurs, guidés par des hommes expérimentés, soutenus par une intéressante phalange de membres sympathisants.

Remontons 113 ans en arrière. La partie Est de la rive veveysanne du Léman a déjà sa section de sauvetage. Il est tout indiqué que la partie Ouest ait aussi la sienne. Une réunion d’amis du Lac a lieu en octobre 1888. Sous l’instigation de Monsieur Henri Rouge, une nouvelle section de sauvetage est constituée La Section de Corsier qui sera baptisée «La Sentinelle».

Le 8 janvier 1889, son secrétaire, Monsieur Louis Gilliéron, demande qu’elle soit reconnue par la Société de Sauvetage du Lac Léman, dont elle désire faire partie. Elle sera agréée par le Comité Central le 21 février 1889. L’adhésion officielle sera acceptée à l’assemblée générale du 7 juillet à Territet. Certains diront à l’époque «politique oblige». Il fallait créer une deuxième Société de Sauvetage. La première, à Vevey, le Vétéran était dominée par les libéraux. Plus ancienne, elle hésite toujours à sacrifier son indépendance. Les radicaux, qui fondent l’autre, ne temporisent pas, eux. Avant même que leur bateau ne soit seulement dessiné, ils posent leur candidature. Ils pourront dire ainsi non seulement qu’ils sont, comme toujours, en avance sur les «gants beurre frais», mais encore, que leur entrée dans la Société coïncide avec l’imminente et glorieuse Fête des Vignerons.

Section de Corsier qu’on se souvienne. Le territoire de Vevey s’arrête alors à la Veveyse qui le sépare de celui de Corsier. En 1892, le quartier de Plan, cédé par la Commune de Corsier, devient veveysan, de ce fait «La Sentinelle» devint Section de Vevey-Plan.

Ses débuts sont nécessairement modestes. Elle ne peut d’emblée faire l’acquisition d’un canot. Pour ses exercices d’entraînement, ses concours, elle utilise celui de Monsieur Henri Rouge, chef équipier. Des actes méritoires de sauvetage sont déjà accomplis avec lui. Mais ce canot trop petit est insuffisant. En 1890, la section en achète un d’occasion. L’histoire courte de cette première Sentinelle mérite d’être contée.

La première Sentinelle

Lors d’un naufrage en mer, la baronne de Rothschild est sauvée par un canot dont, par reconnaissance, elle se rend propriétaire. Elle le fait transporter à Genève, le dote d’un moteur, et s’en sert comme bateau de promenade sur le Léman. A sa mort, M. Roussy de Corsier-Genève le rachète, le rend à son état primitif et le vend pour 500 francs à la Section de Sauvetage de Corsier-Vevey. Il dure jusqu’en 1898.

La seconde Sentinelle

En cette année, M. Henri Rouge, toujours chef équipier de «La Sentinelle» en construit un de douze rameurs. La maquette de cette deuxième Sentinelle orne encore aujourd’hui le local de la section. L’inauguration eut lieu à Pâques 1898 et, trente années durant, le canot participa à tous les exercices, à toutes les sorties, à toutes les joutes des sauveteurs de Vevey-PIan. Et il y en a! A tel point d’ailleurs qu’il finit par se fatiguer. Il faut songer à remplacer ce vieux serviteur.

La troisième Sentinelle

On s’y prend longtemps à l’avance. En mars 1926, une délégation de la section accompagne l’inspecteur forestier dans les forêts cantonales au-dessus de Bex, où l’on choisit les mélèzes propres à la construction d’un canot résistant à toute épreuve. Les billes sont débitées à Bex, les plateaux amenés à Vevey, entreposés à Gilamont.

Pendant ce temps, M. G. Borgeaud, président de la section, établit les plans de la troisième Sentinelle. Ces plans, soumis à des experts, sont déclarés parfaitement établis.

La construction est confiée à M. J. Oester à Rolle, qui l’acheève en deux mois. Le dimanche 17juin 1928 a lieu l’inauguration. Nous trouvons dans la Feuille d’Avis de Vevey une fort intéressante relation de cette manifestation, réussie en tout point, «empreinte de la plus franche cordialité… La clémence du temps, comme aussi le parfait état du lac, permettent à la petite fête de se dérouler avec une réussite parfaite. A 14h.30, escorté par les bateaux des deux sections Vevey-Vétéran et St-Saphorin, le nouveau canot, gracieusement décoré et portant fièrement l’emblème des sauveteurs du Léman, apparut au large de l’éperon de la Veveyse et vint toucher la rive sous les applaudissements des spectateurs et sauveteurs présents. Telle une arrière-garde apparaissent à leur tour les bateaux des sections de Clarens, Montreux et Cully qui tenaient à venir témoigner leur amitié aux sauveteurs de notre ville.» (Feuille d’Avis de Vevey, 18 juin 1928).

La relation de la cérémonie en donne tous les détails, discours du président Borgeaud, des représentants des autorités cantonales et communales, du président central de la Société internationale, des sections amies. Le traditionnel baptême est fait par la marraine, Mlle Rinsoz, fille d’un des membres les plus dévoués de la section. La fête se termine au local de «La Sentinelle» par une charmante partie officielle et récréative.

Comme ses devanciers, le nouveau canot est amarré dans le port du Grand-Hôtel. Ce canot que nous possédons toujours, entretenu avec amour, est l’un des plus beaux fleurons du Lac et il nous est même envié par la grande équipe de Meillerie. En effet, les gars de Meillerie ont construit leur bateau selon les plans de notre Sentinelle.

Un refuge

Depuis fort longtemps, on envisageait l’édification d’un refuge où, l’hiver, le bateau put être à l’abri des intempéries. Des déprédations aussi fin 1918, deux malandrins, un homme et une femme, ne trouvèrent rien de mieux que d’enlever les tolets de l’embarcation. Au prix où le laiton était alors monté, l’affaire en valait le coup ! Découverts, les voleurs furent condamnés et leur victime indemnisée.

Pour la construction d’un abri couvert, d’un hangar ou d’un refuge fermé, de nombreuses études sont successivement faites, des devis établis, des projets définitifs même mis en soumission. Toujours en vain : le Conseil d’administration du Grand-Hôtel s’opposant constamment à laisser construire un édifice dans son port. Il faut attendre jusqu’en 1931 pour voir se réaliser un projet depuis si longtemps conçu. Grâce à une subvention communale à fonds perdu de 6000 francs le garage, tel qu’il existe aujourd’hui, peut être monté.

Un enrochement qui le protége contre la fureur des flots parfois déchaînés est longtemps un sujet de soucis et de dépenses. Malheureusement, cet enrochement disparaît, emporté par les flots de notre cher Léman.

 

L’esprit de camaraderie

La Sentinelle sait depuis toujours cultiver l’esprit de camaraderie chez ses membres. De nombreuses sorties sont faites en canot, en bateau, à pied, même en train. Chaque hiver une soirée récréative est organisée après un repas en commun. Les amis sauveteurs participent aux lotos auxquels ils sont conviés pour le plus grand profit de la caisse. Au temps de la grande misère alimentaire, ces lotos sont remplacés par des bals qui obtiennent un égal succès.

 

Le cinquantenaire

Le cinquantenaire de la Sentinelle est célébré en famille le 16 décembre 1939. Un repas réunit au café des Alliés, en Plan, local de la section, les membres d’honneurs, les actifs, les passifs avec leurs épouses et quelques invités. A la partie oratoire, le président Savary adresse une pensée reconnaissante aux fondateurs de la société et rend un juste hommage aux anciens, aux vétérans. La soirée se termine joyeusement. La Sentinelle, toujours au mieux avec les diverses sociétés veveysannes, envoie régulièrement des délégués à leurs manifestations. Elle entretînt toujours et entretient encore les meilleures relations avec les sections sœur de la Société de Sauvetage du Lac Léman, participant à leurs fêtes et concours. En 1921, la jeune section de St-Saphorin la demande comme marraine.

Des manifestations multiples

A plusieurs reprises, elle organise des manifestations nautiques qui obtiennent grand succès. Notons en particulier les courses nautiques du Haut-Lac, en 1918, avec le Vétéran ; la Fête régionale de sauvetage en 1924 ; les courses de canots de sauvetage et Challenge du Messager boiteux, en 1946 ; la Fête Internationale de sauvetage en 1949 et dès la fin des années 60, son traditionnel Grand-Prix du Haut-Lac, sans oublier La Rame d’Or et depuis peu son Biathlon des Sauveteurs.

En 1958, afin d’être plus efficace dans les actions de sauvetage, il est décidé de transformer l’arrière du canot afin d’y installer un moteur hors- bord. Les années passent et les membres de la Sentinelle continuent leurs actions de secours.

En 1977, après bien des années de service, il nous faut penser à changer le moteur du canot car l’ancien vient de rendre l’âme. Cette année- là, nous participons avec le Vétéran, les Pirates d’Ouchy et leur Vaudoise à la fabuleuse Fête des vignerons.

Un drapeau neuf

 

1979. Grande année pour notre Société. Changement, évolution, tels sont les 2 mots clefs. Changement d’abord. Notre drapeau de 1929, qui a bien souffert de 50 années de service, est remplacé. Une commission d’achat est nommée. Elle nous présente le drapeau que vous pouvez voir aujourd’hui. Tout en conservant les emblèmes de notre Section, il est d’une exécution plus simple et moins onéreuse. C’est sa marraine, Mlle Cossy, qui le remet au porte- drapeau d’alors à notre fête du 90ème. Le 17 juin 1979, le Doyen et la Dame du Lac sont les parrains et marraines côté sauvetage.

La quatrième Sentinelle

Evolution ensuite. Les interventions deviennent de plus en plus périlleuses pour le matériel et pour les hommes. La sortie de la baleinière par tout gros temps est même impossible. L’achat d’une unité d’interventions rapides est décidé. Les représentants de la commission d’achat optent pour un Boston Whaler «Montauk» de 17 pieds. Long de 5 m. pour une largeur de 1,9 m. il a une masse de 408 kg Il est équipé d’un moteur Johnson de 70 CV. qui peut le propulser à une vitesse de 50 km/h. Acheté en 1978, exposé au salon nautique de Genève en 1979, il fait bien des envieux. Samedi 17 février 1979, grand moment pour les membres du Comité. Ce bateau, notre bateau, arrivé par la route, est mis à l’eau. Un rêve vieux de plusieurs années se concrétise. Chacun peut à tour de rôle le piloter. La formation des pilotes et différents essais ainsi que des interventions ont déjà lieu avant son baptême officiel. Je te baptise «Sentinelle IV». Tels sont les mots de Madeleine Chamot-Berthod quand elle casse la bouteille de vin de la Ville de Vevey sur la coque de notre Boston. Une pluie fine se met de la partie aussi et participe à ce baptême. Mais ne dit-on pas dans certains milieux du lac que s’il pleut le jour du baptême, le bateau ainsi arrosé n’aura pas de gros pépins. Pour le Sauvetage, le Vétéran et la Vedette sont les parrains et marraines de notre nouvelle unité. Il faut aussi signaler que l’achat de ce bateau d’une valeur de fr. 27’000. – peut être réalisé grâce aux dons des Communes de Vevey, Corsier, Corseaux, Chardonne et Jongny. Ce bateau totalisera plus de 300 interventions avant d’être remplacé à son tours, après plus de 18 ans de bons et loyaux services.

Ce Boston Whaler de type Guardian 22’ d’une longueur hors tout de 7m80 et d’une largeur de 2m30 pèse 1’500 kg, peut emporter 11 personnes ou une charge totale de 1’205 kg. Les deux moteurs Honda 4 temps de 90 CV propulsent cette embarcation à plus de 50 km/h. Ce bateau très maniable, offre une grande place de travail est une plus grande sécurité pour son équipage. Son instrumentation complète, tel que lecteur de carte, GPS et radar permet dans bien des cas, d’écourter le temps d’intervention. Notons au passage que mis à part les moteurs, posés par l’atelier Walter Bertoncini de La Tour-de-Peilz, cette unité a été entièrement montée par les membres de La Sentinelle et ceci avec l’aide précieuse du chantier naval Walter Jucker à Founex et que le financement a pu être assuré grâce aux dons de loteries, sociétés, communes et nombreux particuliers de la région.

La cinquième Sentinelle

Le 28 juin 1997, notre section a eu l’immense joie et fierté de baptiser sa nouvelle unité d’intervention, «la Sentinelle V». En présence de sa marraine, Madeleine Burnier et des deux sociétés de sauvetage parrains et marraines, La Vedette de St-Saphorin et le Vétéran de Vevey. Ce nouveau « Boston » voulu par l’ensemble des membres de notre petite société a demandé trois ans d’efforts de la part des commissions techniques et financières. En effet un investissement de cette importance ne se prend pas à la légère. Pendant que les écureuils de la commission des finances s’activaient à trouver les 120’000.— francs désirés, la nécessité, l’emploi et le prix de chaque élément de ce bateau étaient pensé, réfléchi et voir même âprement discuté.

Légitime fierté

Les sauveteurs de La Sentinelle peuvent être fiers de ce passé vieux de cent treize ans : plus de 1000 interventions et d’innombrables concours. Les membres ont en outre participé à l’organisation de nombreux concours ou fêtes pour d’autres sociétés.

Les armoires où s’alignent les trophées bien astiqués, les statuettes, les coupes, les channes, les plateaux et gobelets, témoignent des joutes auxquelles la section a pris part.

Voyons un peu : cette channe à la contenance respectable, c’est le prix d’honneur Roussy de la Fête nautique de 1919. Celle-là, non-moins ventrue, c’est un premier prix à la Fête de Nyon, en 1931. Cette autre, un deuxième prix en 1930, à La Tour-de-Peilz. Cette gracieuse coupe est un prix d’honneur à la Fête de Morges, en 1919. Sa voisine est un premier prix à Lutry en 1917. Celle-ci, plus modeste, est un quatrième prix à Evian en 1935. Voici une mention d’un premier prix en espèces à Montreux en 1897. Cette élégante statuette est un deuxième prix à Ouchy où les «Jeunes-Vieux» sont récompensés par une plaquette artistique. Cette merveilleuse channe est un premier prix à 10 rameurs obtenus dans les années 50. Celle-ci un premier prix à la poule à 12 rameurs. D’autres, à côté, sont aussi de belles récompenses des années 60. Cette coupe, couleur or : 1er prix à 10 rameurs sur le lac de Neuchâtel en 1972. Encore une channe : 2ème prix à 8 rameurs à Cully dans les années 80 et juste derrière Meillerie… Tiens, un tonneau : meilleure ramerie à Bouveret. Mais restons-en là : nous n’en finirions pas.

La Sentinelle veille

Dans ce passé, une activité ne saurait être laissée dans l’ombre. Elle est même le but, la raison d’être de la section : le sauvetage, le secours à apporter aux navigateurs en détresse. Activité méconnue, encore que grosse de dangers, demandant courage et abnégation. L’orage menace, puis éclate, le gros temps est déchaîné La Sentinelle veille. A la première alerte, les moteurs démarrent, le bateau se lance : «En avant, les gars !Des vies humaines sont en danger.

Les médailles et diplômes, qui ornent notre nouveau local mis à disposition par la Commune de Vevey en 1984, rappellent quelques belles actions de la Sentinelle : En 1891, sauvetage de la cochère de M. H. Saurer ; En 1895, quatre sauvetages ; en 1900, sauvetage de la chaloupe de M. Boiceau ; en 1904, sauvetage du Fram.

Sauvetage encore 1907, 1914, 1917, les années 20, 30, 40, 50, 60, 70 et 80. De nos jours encore, les actes de sauvetage sont simplement inscrits sur un grand livre : les sauveteurs font leur boulot. Les personnes extérieures à la Société touchent des récompenses… Notre exposé reste bien incomplet.

Stabilité exemplaire

Nous avons dit combien stable avait été jusqu’à maintenant l’existence de La Sentinelle. En parcourant les procès-verbaux, nous en avons la preuve dans le peu de changements survenus chez ses dirigeants. Les réélections dans le comité sont presque la règle. Il a cependant fallu, une fois, au vu de circonstances impérieuses, déranger ce plan de continuité.

Constatons, en effet, combien courte est la liste des Présidents pour ces 115 ans : Bréguet, Gustave Pernet, Jean Freymann, Jules Chavannes, Jules Dufour, Gustave Borgeaud, Emile Vodoz, Paul Savary, René Wanner, Albert Pasche, Robert Coppex, William Schwarzmann, René Braito, Bernard Gilgen, David Bovay, Michel Quartenoud, Fernando Rolli, Christian Chatagny, Pierre Schmid, André Costantini, Sandra Costantini, Sylvain Destraz, Laurent Goncerut

Aujourd’hui, un petit tiers des 44 membres que compte la section est composé de jeunes de moins de 40 ans, issus pour la plupart des cours à options de natation sauvetage organisés par les écoles de Vevey, et donnés par notre société.

Encadrés par une petite équipe soudée et motivée, ils sont formés aux dernières techniques de soins et de navigation de ce dur, mais beau et passionnant «métier», qu’est celui de sauveteur bénévole.

Jeunes d’aujourd’hui, merci de vous préparer à reprendre le flambeau de la Sentinelle. C’est à vous qu’incomberont les décisions de demain et la conservation de l’esprit qui caractérise notre Société. Vous porterez bien haut les couleurs de la Sentinelle. Nous vous faisons confiance.

Et toi, Sentinelle, demeure vigilante et vaillante de nombreuses années encore.

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